Santiago de Compostela

À la sortie d'une nuit noire et dense je me suis levée, comme la foudre qui tombe, j'ai reçu l'évidence de marcher jusqu'à Saint Jacques de Compostelle.

Je n'y avais jamais pensé. Ça ne m'avait jamais traversé l'esprit. Ce n'était pas un désir de longue date que je nourrisais comme pour beaucoup de gens. Pas même un interêt.

Ça m'a saisie d'un coup et je n'ai pas repoussé l'appel.

J'ai rapidement acheté un sac à dos, en gage de mon engagement et j'ai patiemment attendu presque deux mois car des obligations m'empêchaient de partir avant et bien que frustrée, j'allais découvrir au moment de partir la perfection de ce timing.

Mon papi Jacques arrivait à la fin de son chemin sur terre et il s'en est allé tard dans la nuit, la veille de mon premier jour de marche.

Je me suis élancée comme dans un grand vide vers Saint Jacques de Compostelle avec mon papi Jacques comme compagnon de route, invisible mais présent.

Ces semaines de marches ont changé ma vie. j'y ai fait des rencontres merveilleuses j'y ai rencontré quelques contrariétés ou absurdités car ce chemin est à l'image de la vie.

Mais par dessus tout, les Chemins qui mènent à Saint Jacques de Compostelle sont des chemins alchimiques, transformateurs et libérateurs si on se laisse pleinement aller à ses bienfaits.

Marcher avec l'essentiel sur son dos permet de revenir à l'essentiel en soi même.

Ce chemin magique n'a eut de cesse de me souffler, me le répéter encore et encore :

Va vers toi !